Le Programme alimentaire mondial a demandé un accès humanitaire mais est toujours bloqués par des groupes armés.
Les agences humanitaires de l’ONU ont déploré jeudi le blocage de l’aide par des « groupes armés » dans la région du Tigré en Ethiopie. Là-bas, des millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) « a rapidement monté une opération d’aide alimentaire d’urgence en déployant plus de 180 employés et en augmentant ses distributions de denrées pour porter assistance à 1,4 million de personnes, mais c’est à peine la moitié de ceux que nous devrions aider », indique le directeur exécutif de l’agence, David Beasley, dans un communiqué.
« Nous avons demandé un accès humanitaire mais nous sommes toujours bloqués par des groupes armés », ajoute-t-il.
Le conflit au Tigré oppose les hommes du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) à l’armée fédérale éthiopienne, appuyés par des troupes des autorités régionales voisines de l’Amhara et par l’armée érythréenne.
« Nos équipes me disent que dans 53 villages qu’ils ont visités, 50 % des mères et presque un quart des enfants qu’ils ont examinés souffrent de malnutrition. Des millions de personnes ont un besoin urgent de nourriture. Sinon, beaucoup mourront », a-t-il averti.
Un cessez-le-feu
Dans un communiqué distinct, le PAM, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Unicef appellent au cessez-le-feu, demandent l’accès libre à toutes les zones et exigent de nouveaux financements.
Les agences onusiennes se basent sur les dernières données du « Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire » (IPC), qui est la norme la plus utilisée pour classifier la sécurité alimentaire.
L’échelle IPC spécifie cinq phases possibles dans la situation alimentaire d’un pays, la cinquième étant celle de « catastrophe/famine » (Phase 5) dans laquelle tombent les 350 000 personnes menacées par la famine au Tigré.