Pour l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, beaucoup de questions restent sans réponses.
La ministre des Armées Florence Parly a annoncé hier 11 juin le décès de Baye Ag Bakabo, le responsable du commando qui avait enlevé Ghislaine Dupont et Claude Verlon le 2 novembre 2013 dans le nord du Mali.
Après l’annonce de la mort de ce chef jihadiste, la déception s’est emparée de Danièle Gonod, la présidente de l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : « Depuis le début, nous nous posons des questions sur les motifs des ravisseurs. On nous a parlé d’une simple crapulerie de la part de jihadistes, l’argent a été mis en avant. Mais Ghislaine et Claude travaillaient aussi sur un certain nombre de dossiers difficiles. Ils ont été enlevés au moment de la libération des otages d’Arlit », a-t-il réagi au micro de RFI.
Et d’ajouter : « Donc, on a besoin de savoir quelles étaient les réelles motivations, l’argent était peut-être prioritaire, mais n’était peut-être pas le seul motif. On a beaucoup de questions autour des circonstances de l’enlèvement, de la poursuite des ravisseurs, de la façon dont ils sont morts. On a besoin de cette vérité. Les familles, l’association et les amis ne seront jamais apaisés tant qu’on n’aura pas un minimum d’informations sur la vérité de ce drame. »
Des questions en suspens
Pour Marie Dosé, avocate de l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, beaucoup de questions restent sans réponse : « Nous aurions tellement aimé le voir dans un box d’une cour d’assises pour qu’il réponde de ses actes, pour qu’il réponde à nos questions et à celles des magistrats. C’est tout cela dont nous prive cette opération. Nous sommes privés de sa version, de son explication. Il est le cœur même de l’opération de l’enlèvement de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Nous avions tellement peur que cette opération un jour nous prive de la vérité. C’est ce qui est en train de se passer. Toutes les questions restent en suspens et c’est ça qui est terrible pour les parties civiles. L’instruction se poursuit, le magistrat instructeur continue d’instruire. Il y a d’autres personnes mises en cause, il y a d’autres personnes à interpeller, à entendre et à juger. Nous l‘espérons en tout cas. »