Elles étaient initialement prévues en août 2020. Après deux reports, l’Éthiopie organise ce lundi des élections législatives. Premier scrutin depuis 2018 et l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed. Plus de 37 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes pour choisir leurs parlementaires régionaux et fédéraux, malgré des inquiétudes.
L’Éthiopie aspire à des politiciens «honnêtes», qui soutiennent «l’unité, la solidarité et le respect mutuel». C’est la volonté exprimée par la Conférence épiscopale nationale dans une note signée du secrétaire général, père Teshome Fikre Weldetensaè. Le premier ministre, Abiy Ahmed, est favori du scrutin législatif du 21 juin, reporté dans plusieurs régions en raison de la situation sécuritaire.
C’est la première fois que les Éthiopiens prennent le chemin des urnes pour des élections législatives depuis 2015, et l’arrivée au pouvoir de l’actuel Premier ministre Abiy Ahmed. 547 membres du parlement fédéral et le chef du parti gagnant deviendra Premier ministre. C’est l’enjeu du scrutin qui s’est tenu dans 4/5ème des circonscriptions du pays. L’Église nationale a fait part de sa position avant le vote, elle attend «un dirigeant vertueux», qui s’efforce de faire en sorte que l’égalité, la justice et la paix règnent dans le pays, considéré comme l’un des berceaux de l’humanité, et l’une des plus anciennes nations chrétiennes du monde.
La population éthiopienne est à bout des conflits
«Mais pour obtenir un tel leader, nous devons semer une bonne graine, une moralité juste dans nos enfants. D’où l’exhortation faite à tous les candidats de mettre en pratique les principes d’honnêteté, de travailler sur des questions qui améliorent l’unité entre les citoyens et de s’abstenir de promouvoir des éléments de division», ont poursuivi les évêques du pays d’Afrique de l’Est.
La note épiscopale met aussi en relief que la population éthiopienne «n’est pas prête à supporter la discrimination, les divisions ethniques, les déplacements, l’exil, la corruption à cause de conflits qui provoquent la mort de civils innocents et la destruction de biens». Pour cette raison, tout le pays espère que le scrutin sera «libre, équitable, pacifique et démocratique et accepté par tous», un objectif pour lequel tous les candidats en lice et tous les partis, tant au gouvernement que dans l’opposition, sont appelés à travailler «en agissant de manière responsable», ont martelé les évêques.
S’adressant en particulier à la Commission électorale nationale, l’épiscopat l’exhorte à «garantir l’équité, l’inclusion, la démocratie et la paix lors du scrutin, en apportant des réponses adéquates et opportunes à tous les appels relatifs au processus électoral».
Ne pas voter selon l’ethnie ou la langue
Les évêques demandent par ailleurs aux 37 millions d’électeurs de choisir les candidats sur la base «du respect qu’ils montrent pour le bien commun, l’intégrité de la nation et du pays, et non sur la base d’un groupe ethnique ou d’une langue». Dans le même temps, le parti au pouvoir est invité à «prendre les mesures de précaution nécessaires pour que le vote se déroule de manière sûre et pacifique», afin de protéger «l’intégrité de la nation et de promouvoir son développement».
Avec Vaticanews