L’annonce du gouvernement ne fait pas l’unanimité dans le pays. « 52 % des Espagnols sont hostiles à ces grâces et Pedro Sanchez a contre lui toute l’opposition de droite ».
Pedro Sanchez a proposé, mardi, au Conseil des ministres d’accorder une grâce aux neuf dirigeants indépendantistes catalans incarcérés après la tentative de sécession de la région en 2017. Le gouvernement « a opté pour la réconciliation en Catalogne », a expliqué le Premier ministre.
Le feu vert du gouvernement était attendu mardi 22 juin. Comme annoncé lundi, Pedro Sanchez proposera au Conseil des ministres d’accorder la grâce à neuf indépendantistes catalans. Ces derniers avaient été condamnés, en octobre 2019, à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour sédition.
Le Premier ministre espagnol veut leur accorder une grâce dans une volonté de « réconciliation » entre Madrid et la région catalane, a-t-il expliqué lundi, depuis le théâtre de Liceu, à Barcelone.
Devant le théâtre, des centaines de militants séparatistes ont manifesté leur colère. Eux demandent une amnistie pour les dirigeants emprisonnés. Une option que n’envisage pas le gouvernement espagnol : si une grâce les exemptera de purger le reste de leur peine et leur permettra de sortir de prison, une amnistie, elle, effacerait totalement leur délit.
« 52 % des Espagnols sont hostiles à ces grâces et Pedro Sanchez a contre lui toute l’opposition de droite », explique Henry de Laguerie, correspondant pour France 24 en Espagne. « Ces grâces sont cependant un préalable pour rétablir de bonnes relations entre Madrid et la Catalogne. »
Les Espagnols pas favorables à cette grâce
Poursuivis par la justice, les dirigeants indépendantistes avaient quitté l’Espagne ou s’étaient retrouvés derrière les barreaux. Carles Puigdemont, lui, n’est pas concerné par la grâce prévue. L’homme politique, exilé en Belgique, reste poursuivi par la justice. « Il est clair que ce n’est pas une solution politique au conflit politique » en Catalogne, a-t-il déclaré vendredi 18 juin, à propos de ce qui était alors encore une rumeur de grâce imminente.