Haïti est en état de siège, ses frontières et son principal aéroport sont fermés.
L’annonce a été faite quelques heures après l’assassinat du président Jovenel Moïse par des inconnus dans sa résidence privée de Pelerin, une banlieue riche de la capitale, Port-au-Prince.
Le Premier ministre Claude Joseph affirme qu’il est désormais en charge du pays et a imposé la loi martiale.
« Je viens de présider un conseil des ministres extraordinaire et nous avons décidé de déclarer l’état de siège dans tout le pays ». a déclaré le Premier ministre Claude Joseph.
Cette annonce met en lumière la question de la légitimité du premier ministre. Moïse devait installer Ariel Henry au poste de premier ministre mercredi après avoir démis Claude Joseph. Mais c’est Joseph qui a préféré annoncer le meurtre de Moïse.
Selon les analystes, le président par intérim devrait être le juge en chef, conformément à la constitution haïtienne. Mais le président de la Cour suprême est mort du Covid en juin. La situation politique est très incertaine.
Pendant ce temps, les réactions à l’événement ont continué à affluer. Le président du Conseil de sécurité des Nations unies, Nicolas de Rivière, a déclaré que le Conseil était profondément choqué par cet assassinat et qu’il se réunirait en privé jeudi matin.
Le président américain Joe Biden a condamné l’attaque et a exprimé ses condoléances dans un communiqué publié par la Maison Blanche.
« Nous avons besoin de beaucoup plus d’informations mais c’est très inquiétant pour l’état d’Haïti ». Biden a également déclaré à un journaliste.
L’épouse de Moïse, Martine la première dame, a été blessée dans l’attaque et emmenée dans un hôpital pour y être soignée. Son mari a été élu fin 2016 et gouverne par décret depuis plus d’un an.
Le meurtre vient comme un point culminant explosif d’une période d’instabilité et de division politique, et une augmentation de la violence des gangs à travers le pays des Caraïbes de 11 millions d’habitants.