Un haut commandant militaire libyen, dont les forces contrôlent les régions orientales du pays, a approuvé vendredi la réouverture de l’autoroute côtière le long de la mer Méditerranée reliant l’est et l’ouest de la Libye, longtemps divisés.
Le commandant militaire Khalifa Hifter, basé dans l’est du pays, a déclaré que le commandement général des forces armées arabes libyennes travaillait à une « paix juste et globale… avec toute la sincérité et l’honnêteté nécessaires ».
L’autoroute est fermée depuis avril 2019, date à laquelle Hifter, a lancé une offensive militaire pour reprendre Tripoli au gouvernement reconnu par les Nations unies.
La reprise de la circulation le long de l’artère serait un pas important vers l’unification des parties belligérantes de la Libye.
L’autoroute, longue de 1 800 kilomètres, relie la capitale Tripoli à l’ouest et la ville de Benghazi à l’est.
La campagne de M. Hifter a finalement échoué en juin 2020, après quoi des pourparlers de paix parrainés par l’ONU ont permis d’instaurer un cessez-le-feu et de mettre en place un gouvernement provisoire qui devrait conduire le pays à des élections générales en décembre.
L’accord signé en octobre stipulait également que toutes les forces étrangères et les mercenaires – qui soutiennent les différentes parties au conflit – devaient se retirer de Libye dans les trois mois, une disposition qui n’a pas été respectée.
En juin, les autorités intérimaires libyennes avaient annoncé la réouverture de la route et organisé une cérémonie près de Tripoli au cours de laquelle le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah avait été filmé alors qu’il conduisait un bulldozer pour enlever les barrages routiers.
Cependant, il n’était pas certain que la route devienne pleinement fonctionnelle, car les milices qui en contrôlent certaines parties s’opposent à sa réouverture.
La réouverture était une demande de longue date de l’ONU pour permettre le passage en toute sécurité des civils et des marchandises.
Le soutien de M. Hifter est intervenu peu après qu’un comité militaire conjoint soutenu par l’ONU et représentant les factions belligérantes a annoncé que la route serait rouverte vendredi matin et qu’un comité subsidiaire serait chargé de la sécuriser.
Dans un discours télévisé, M. Hifter a félicité le peuple libyen pour « cet accomplissement », mais a également averti que la paix ne serait pas possible « si toutes les forces étrangères et les mercenaires ne quittaient pas inconditionnellement les territoires libyens ».
Il a exhorté la communauté internationale à redoubler d’efforts pour parvenir à cette fin.
La Libye est en proie au chaos depuis qu’un soulèvement soutenu par l’OTAN a renversé le dictateur de longue date Moammar Kadhafi en 2011, et divisé le pays d’Afrique du Nord entre un gouvernement soutenu par l’ONU à Tripoli et des autorités rivales fidèles à Hifter dans l’est, chacune soutenue par différents groupes armés et gouvernements étrangers.