Des soldats étaient toujours présents aux barrages routiers à Conakry lundi et certaines routes sont restées coupées de la circulation civile alors que l’armée passait sa première journée complète en charge de la Guinée.
Lors d’une conférence de presse lundi, le chef de l’opposition Cellou Diallo a déclaré qu’il était prêt à travailler avec la junte, une approbation majeure de la classe politique pour le chef du coup d’État Mamady Doumbouya.
« Le CNRD (Comité National de Rassemblement et de Développement) peut compter sur le soutien de l’ANAD dans l’effort de construire une démocratie apaisée dans notre pays. C’est l’occasion de rendre hommage à tous les Guinéens à l’intérieur et à l’extérieur du pays, dont la mobilisation a contribué à la chute de cette dictature, et d’honorer la mémoire de ceux qui ont fait le sacrifice ultime pour l’avènement du 5 septembre 2021 (date du coup d’État) »), a déclaré Cellou Dalein Diallo, chef de l’Alliance nationale pour le changement et la démocratie ( UNE PUB).
Mais l’Afrique de l’Ouest est malgré tout confrontée à une incertitude politique majeure. Alpha Condé n’avait été réélu pour un troisième mandat présidentiel qu’en novembre dernier. L’armée n’a pas révélé de plan plus large pour gouverner le pays, autre qu’une annonce visant à remplacer les gouverneurs régionaux par des commandants militaires.
Certains craignent que le coup d’État marque le retour d’un régime militaire en Guinée, un pays qui n’est pas étranger à la volatilité.
« Si cette situation perdure, l’armée peut revenir au pouvoir, car tout était déjà prévu. Pensez-y, nous avons un pays où un professeur (Alpha Condé) arrive au pouvoir, et on nous dit qu’il est professeur de droit, donc il y avait un espoir en Guinée que nous vivions une première passation de pouvoir en République de Guinée. Mais malheureusement, le professeur a été trompé par son entourage et finalement, il est tombé dans son propre piège », François Kolié, un militant.
Mamady Doumbouya, un ancien officier de l’armée française a cité la pauvreté et la corruption comme justification de son coup d’État.