Le colonel Mamady Doumbouya a prêté serment en tant que président par intérim de la Guinée après avoir mené un coup d’État qui a entraîné le renversement d’Alpha Condé.
L’ancien légionnaire français, 41 ans, devient le deuxième plus jeune leader d’Afrique, après le Malien Assimi Goïta, 38 ans, qui a également organisé une prise de pouvoir militaire.
Le Col Doumbouya est interdit de se présenter aux futures élections, en vertu d’une charte de transition publiée cette semaine.
Le coup d’État du 5 septembre a été largement condamné,
L’organisme ouest-africain Ecowas et l’Union africaine ont suspendu la Guinée.
La CEDEAO a également imposé des sanctions contre les putschistes et exigé un retour à l’ordre constitutionnel dans les six mois.
La junte militaire guinéenne a annoncé son intention d’amener le pays vers un régime civil, mais n’a pas précisé la durée de la transition.
Le document a été rédigé après des jours de consultation entre les militaires et les dirigeants politiques, religieux et commerciaux.
Toute personne prenant part au gouvernement intérimaire dirigé par un Premier ministre civil se verra interdire de se présenter aux élections suivantes.
Le colonel Doumbouya a déclaré que l’armée avait pris le pouvoir en raison de la corruption généralisée, du mépris des droits de l’homme et de la mauvaise gestion économique sous l’ancien président Condé, 83 ans.
Les chefs militaires du coup d’État ont détenu M. Condé après leur prise de pouvoir, le colonel Doumbouya assurant aux médias français qu’il était avec eux dans un « lieu sûr ».
Ses allées et venues exactes restent floues.
Avant son arrivée au pouvoir, le colonel faisait profil bas, mais ce qui le distingue, c’est son expérience militaire internationale, selon Paul Melly, analyste politique pour l’Afrique de l’Ouest.
Le colonel s’est entraîné en France et a servi dans l’armée française.
Au cours de sa carrière militaire de 15 ans, le Col Doumbouya a servi dans des missions en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, à Djibouti, en République centrafricaine et en protection rapprochée en Israël, à Chypre, au Royaume-Uni et en Guinée.
Le nouveau dirigeant guinéen est ami avec son collègue instigateur du coup d’État au Mali, le président Goïta, selon le site d’information Africa Guinea.
Le même site rapporte qu’en 2018, les deux militaires se sont croisés au Burkina Faso lors d’un entraînement organisé par l’armée américaine, qui était réservé aux commandants des forces spéciales de la région.