L’explosion d’une bombe dans la ville orientale de Beni, en République démocratique du Congo, a fait au moins six morts samedi, ont rapporté des responsables et l’AFP.
Narcisse Muteba, le colonel qui dirigeait la ville pendant l’état d’urgence dans l’est du pays, a déclaré que la bombe avait explosé dans le centre-ville. Il a appelé les habitants à rentrer chez eux pour leur propre sécurité.
Bien que Muteba n’ait pas donné de bilan pour l’explosion, un correspondant de l’AFP a vu les restes de trois corps sur le site de l’explosion, le restaurant In Box.
Les restes des tables, des chaises, des bouteilles et des verres du restaurant ont été dispersés sur le site de l’explosion.
Plus d’une trentaine de personnes y fêtaient Noël lorsque la bombe a explosé, ont indiqué à l’AFP deux témoins.
« J’étais assis là », a déclaré à l’AFP le présentateur de la radio locale Nicolas Ekila. « Il y avait une moto garée là. Soudain la moto a décollé, puis il y a eu un bruit assourdissant. »
Un véhicule de police a emmené les blessés vers un centre médical voisin, qui a été immédiatement bouclé.
Le 27 juin à Beni, l’explosion d’une bombe artisanale dans une église catholique a blessé deux femmes, le jour même où un homme est mort lorsque la bombe qu’il transportait a explosé.
La veille, un autre appareil avait explosé près d’une station-service sans faire de dégâts. Les autorités ont imputé les attaques aux Forces démocratiques alliées (ADF), la milice la plus meurtrière.
Beni, dans la province de l’Ituri, à la frontière orientale de la RDC avec l’Ouganda, a été le théâtre d’affrontements réguliers entre l’armée et les ADF.
Le Nord-Kivu et l’Ituri voisin sont sous « état de siège » depuis mai, une mesure d’urgence dont l’armée a pris le contrôle effectif mais qui n’a jusqu’à présent pas réussi à arrêter les attaques des milices armées.
Le 30 novembre, la RDC et l’Ouganda ont lancé une opération conjointe contre les ADF dans l’est du pays pour tenter de réprimer les attaques sanglantes des ADF. L’Ouganda a également blâmé le groupe pour une série d’attaques sur son territoire.
L’ADF était historiquement une coalition rebelle ougandaise dont le plus grand groupe comprenait des musulmans opposés au président ougandais Yoweri Museveni.
Mais il s’est établi dans l’est de la RDC en 1995, devenant la plus meurtrière des dizaines de forces illégales dans la région troublée.
Il a été blâmé pour les meurtres de milliers de civils au cours de la dernière décennie en RDC, ainsi que pour les attentats à la bombe dans la capitale ougandaise Kampala.
Le groupe État islamique présente l’ADF comme sa branche régionale – la province de l’État islamique d’Afrique centrale, ou ISCAP.
Le 11 mars dernier, les États-Unis ont placé l’ADF sur leur liste de « groupes terroristes » affiliés aux djihadistes de l’EI.