Les hommes politiques appellent le régime de Biya à procéder à leur libération « immédiate et inconditionnelle ».
Au Cameroun, des voix s’élèvent pour dénoncer les condamnations d’Alain Fogué, trésorier national du MRC et Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto, à sept ans de prison chacun. Ils étaient principalement poursuivis pour insurrection et atteinte à la sûreté de l’État.
« Ces décisions judiciaires nous paraissent injustifiées et ne peuvent concourir qu’à déshumaniser notre administration et nos jeunes, ceux pour qui nous nous sommes battus pendant tant d’années, ceux à qui nous espérons encore léguer le flambeau de la reconstruction de notre Nation », déplore Cyrille Sam Mbaka dans un communiqué de presse signé le 28 décembre 2021.
Pour le président national de l’AFP, ces jeunes ne méritent pas la prison. Car ils ont exprimé des opinions qui ressortissent de leur liberté d’expression.
Jean Michel Nintcheu est député du Social democratic front (SDF). Il est du même avis que Cyrille Sam Mbaka. Selon lui, les condamnations des cadres du MRC « ne sont qu’une illustration supplémentaire de la répression généralisée à l’encontre de toutes les voix dissidentes et pacifiques au Cameroun ».
L’homme politique appelle le régime de Biya à procéder à leur libération « immédiate et inconditionnelle ». Il demande au gouvernement camerounais de mettre un terme à la persécution « démentielle » que subissent en permanence ceux qui expriment pacifiquement leur opposition au pouvoir.
Des condamnations « draconiennes »
Sur son compte twitter, Robert Amsterdam l’avocat de Maurice Kamto, dénonce lui aussi les condamnations de Bibou Nissack et compagnie : « Avec ces condamnations draconiennes à l’encontre des partisans de Kamto, le régime de Biya montre très clairement qu’il ne croit pas à la légitimité de son autorité. », écrit l’avocat canadien.
Sous le sceau de l’anonymat, un internaute fait savoir que le président national du MRC manque de charisme : « Biya n’avait jamais osé mettre main sur un cadre du SDF quand Fru Ndi était leader de l’opposition- par même l’explosif Hon Nintcheu Jean Michel. Et on avait des vraies manifestations publiques y compris la fameuse émeute de Février 2008 qui est résultat d’un meeting SDF organisé par Nintcheu, avec Fru Ndi comme invité spécial », fait-il observer.