Suite aux sanctions de la Cédéao, les Maliens craignent que les choses tournent mal pour les populations.
Réunis à Accra au Ghana pour un sommet extraordinaire, la Cedeao a pris des sanctions « très dures » envers le Mali : « Ces sanctions supplémentaires comprennent, premièrement, le retrait des ambassadeurs de tous les États membres de la Cedeao au Mali ; deuxièmement, la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali », cite Jean-Claude Brou, président de la Commission de l’organisation.
« Troisièmement, la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les États membres de la Cedeao et le Mali, à l’exception des produits suivants : les produits alimentaires essentiels, les produits pharmaceutiques, les fournitures et équipements médicaux, y compris les matériels de contrôle du Covid-19, les produits pétroliers et l’électricité. Quatrièmement, le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la Cedeao».
Suite à ces sanctions de la Cédéao, les Maliens craignent le pire pour leur pays. Pour Niagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network, ces sanctions prouvent que « les autorités maliennes sont, cette fois-ci, allées trop loin dans la surenchère. Le délai de cinq ans pour la transition qui, manifestement, avait été raccourci à quatre ans dans une proposition qui avait été faite pour négocier avec les autorités de l’organisation sous-régionale n’ont pas été jugées acceptables ».
Le processus de transition
La deuxième chose, analyse l’expert, c’est que la Cédéao reprend très clairement le dessus en démontrant son autorité et sa capacité à adopter des mesures extrêmement strictes et surtout susceptibles d’avoir un impact relativement rapide et douloureux à brève échéance.
Nouhoum Togo est un homme politique qui soutient la junte militaire au pouvoir au Mali et par ailleurs fondateur de l’Union pour la sauvegarde de la République (USR). Il croit que ces décisions ne prennent pas comptes les besoins des Maliens : « Les conséquences, c’est une situation chaotique pour le Mali ».
Selon Nouhoum Sarr, membre du Conseil national de la transition et président du Front africain pour le développement, en infligeant ces sanctions, la Cédéao tourne le dos au processus de transition déjà enclenché dans le pays. Or, dit-il, il faut« maintenir les canaux du dialogue avec les autorités légitimes du Mali pour qu’ensemble, nous puissions définir un processus, un chronogramme, un agenda de sortie de cette situation ».