Peu d’hommes politiques nigérians peuvent déclarer leur intention de se présenter aux élections présidentielles dans la villa présidentielle du pays, Aso Rock, mais c’est ce qu’a fait Bola Tinubu lundi – un témoignage de sa position en tant que chef du parti au pouvoir All Progressives Congress (APC).
Son ambition « de longue date » est un secret de polichinelle depuis qu’il a joué un rôle central dans le délogement du Parti démocratique du peuple (PDP) du pouvoir il y a sept ans et s’est efforcé d’assurer la victoire du président Muhammadu Buhari à deux reprises aux élections générales.
Considéré comme un maître tacticien et faiseur de rois, il est très influent dans le sud-ouest d’où il est originaire et a été impliqué dans la lutte pour mettre fin au régime militaire au Nigeria avant 1999.
Le président Buhari devant démissionner à la fin de ses deux mandats l’année prochaine, M. Tinubu veut le poste le plus élevé et voici un sentiment qu’il s’y sent en droit.
Il est probable que M. Tinubu mise sur des collaborateurs proches au sein de l’APC pour lui remporter les primaires du parti et le mener à la victoire aux élections générales de l’année prochaine, en particulier des partisans du nord du pays, considérés comme la clé des votes pour assurer la présidence du Nigeria.
Mais il est confronté à la concurrence au sein de son parti, notamment aux rumeurs selon lesquelles l’actuel vice-président Yemi Osibanjo, un proche collaborateur, envisage de briguer le poste le plus élevé.
Il y a aussi la concurrence du PDP d’opposition qui semble repartir après des années de bouleversements internes.
À 69 ans, M. Tinubu représente la vieille garde des politiciens nigérians et de nombreux jeunes n’aiment pas un autre septuagénaire succédant à M. Buhari, que beaucoup accusent d’être déconnecté des complexités de la gouvernance d’un État moderne.
L’ancien gouverneur a souligné les huit années qu’il a passées à la tête de Lagos comme preuve qu’il peut gouverner le Nigeria avec succès, et alors qu’il s’est bâti la réputation d’être un politicien et un administrateur acharné pendant cette période, ses détracteurs disent qu’il n’a pas réussi à transformer son infrastructure pour qu’elle convienne à un mégapole.