Elle a été accusée d’avoir causé une perte financière à l’État birman en violant les règlements sur la location et l’achat d’hélicoptères.
Les généraux birmans semblent bien décidés à tuer politiquement Aung San Suu Kyi. Et pour cause, l’ex-dirigeante assignée à résidence dans un lieu tenu secret depuis le coup d’État du 1er février doit faire face à de nombreux procès.
En effet, depuis juin 2021, Aung San Suu Kyi a déjà été inculpée pour sédition, corruption, incitation aux troubles publics, fraude électorale. Dans le dernier procès en date, elle a été accusée d’avoir causé une perte financière à l’État birman en violant les règlements sur la location et l’achat d’hélicoptères.
Lundi 10 janvier, Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021, a été condamnée à quatre ans de prison dans un des volets de son procès.
L’ex-dirigeante avait déjà été condamnée en décembre 2021 à quatre ans de détention pour avoir violé les restrictions mises en place pour lutter contre l’épidémie de SARS-CoV-2. Un verdict ramené à deux ans par les généraux au pouvoir.
Importation illégale de talkies-walkies
Âgée de 76 ans, la lauréate du prix Nobel de la paix purge sa première peine dans le lieu secret : « Le dernier jugement contre Aung San Suu Kyi est un jugement politique », a réagi la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.
Aung San Suu Kyi a été reconnue coupable d’importation illégale de talkies-walkies, selon une source proche du dossier. Ce matériel de contrebande, apprend-on, aurait été découvert au cours de la perquisition effectuée dans la résidence officielle d’Aung San Suu Kyi lors de son interpellation. Certains membres de ce commando ont reconnu n’avoir été en possession d’aucun mandat pour effectuer ce raid, selon une source proche du dossier.