La Guinée-Bissau, petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest, est l’un des États les plus pauvres et les plus instables du monde.
Cette ancienne colonie portugaise est devenue indépendante en 1974 après une longue guerre de libération menée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) d’Amilcar Cabral, assassiné en 1973.
Depuis lors, le pays a connu quatre putschs (le dernier en 2012), 16 tentatives de coup d’État et une succession de gouvernements. José Mario Vaz, élu président en 2014, a été le seul chef d’État depuis l’introduction du multipartisme à terminer son mandat sans être destitué.
En 2019, la dernière élection présidentielle a été marquée par une crise électorale, aboutissant à la nomination de deux chefs d’État rivaux : l’ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira, candidat du PAIGC, a contesté la victoire attribuée par la commission électorale (CNE) à un autre ancien Premier ministre, l’opposant Umaro Sissoco Embalo.
Nouveau putsch
En avril 2020, après quatre mois d’impasse, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a reconnu Umaro Sissoco Embalo comme président. En octobre 2021, le gouvernement a nié l’existence de préparatifs d’un nouveau putsch.
Le petit pays (36 100 km2) se compose d’une partie continentale et de l’archipel des Bijagos (88 îles dans l’océan Atlantique) et borde le Sénégal et la Guinée. Sa population était de 1,97 million d’habitants en 2020 (Banque mondiale), avec une grande variété d’ethnies, de langues et de religions.
En 2020, le produit intérieur brut (PIB) réel de la Guinée-Bissau s’est contracté de 2,8 %. Les mesures de quarantaine et la fermeture des frontières décidées en réponse à la pandémie de Covid-19 « ont provoqué une chute des prix et des ventes de la noix de cajou », principale production du pays, souligne la Banque africaine de développement (BAD), qui anticipe une croissance de 2,9 % en 2021 et 3,9 % en 2022.
Trafiquants de drogue
La Guinée-Bissau est classée 175e sur 189 pays dans l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (classement 2020), qui mesure la qualité de vie. L’espérance de vie moyenne n’est que de 58 ans.
Près de 70% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté selon la Banque mondiale en 2010 (derniers chiffres disponibles). L’instabilité et la pauvreté ont favorisé l’implantation de trafiquants de drogue, qui utilisent le territoire comme zone de transit de la cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe.
Des responsables militaires de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont souvent été impliqués dans ce trafic ces dernières années. L’ONU s’était félicitée des progrès accomplis dans la lutte contre le trafic de drogue depuis l’élection de José Mario Vaz, mais avait regretté que la volonté des autorités en la matière ne se soit « pas renforcée ».
Corruption endémique
En août 2021, le président Embalo a exclu l’extradition du général et ancien putschiste Antonio Indjai, recherché par les États-Unis pour son implication présumée dans le trafic de drogue lié aux Forces armées révolutionnaires de Colombie.
La Guinée-Bissau souffre d’une corruption endémique, pour laquelle elle a été classée 162e sur 180 pays en 2021 par l’ONG Transparency International.