Le président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déclaré jeudi qu’un coup d’État au Mali était « contagieux » et avait créé une tendance dangereuse qui a conduit à des coups d’État ultérieurs dans la région.
Le coup d’État d’août 2020 au Mali a été suivi d’un deuxième coup d’État militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en mai dernier, d’un coup d’État en Guinée en septembre de l’année dernière, d’un coup d’État au Burkina Faso la semaine dernière et d’un coup d’État manqué en Guinée-Bissau mardi.
« Abordons cette tendance dangereuse collectivement et de manière décisive avant qu’elle ne dévaste toute la région », a déclaré Nana Akufo-Addo à l’ouverture d’un sommet des dirigeants ouest-africains à Accra, la capitale du Ghana, pour discuter du coup d’État au Burkina Faso.
« Ce sommet se concentrera sur les menaces émergentes dans notre région qui découlent de l’ingérence de l’armée au Mali et de son influence contagieuse en Guinée et au Burkina Faso », a-t-il déclaré.
La CEDEAO a suspendu le Mali, la Guinée et le Burkina Faso du bloc des 15 nations et imposé des sanctions au Mali et à la Guinée, frappant particulièrement le Mali le mois dernier après que sa junte n’a pas réussi à organiser des élections et a proposé de rester au pouvoir jusqu’en 2025.
Le Mali a fait défaut sur plus de 31 millions de dollars de paiements d’obligations en raison du gel financier, a-t-il déclaré mercredi.
Mais le bloc régional et ses alliés occidentaux ont constaté qu’ils n’avaient qu’un effet de levier limité pour dissuader la montée en puissance du soutien aux dirigeants militaires dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, principalement en raison de l’incapacité des gouvernements à contenir une insurrection islamiste qui s’aggrave.
Une délégation de la CEDEAO a été dépêchée au Burkina Faso lundi pour rencontrer le leader du coup d’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, qui s’est déclaré chef de l’État et n’a pas encore proposé de calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel.
La délégation devait rendre compte des pourparlers aux autres membres de la CEDEAO jeudi.