La gauche française s’entre-déchire au sujet du conflit en Ukraine. En pleine campagne présidentielle, une partie de la gauche s’en prend à Jean-Luc Mélenchon, accusé de « complaisance » avec Vladimir Poutine, après que le candidat de la France insoumise – qui a dénoncé l’intervention russe – a défendu une position de non-alignement avec les États-Unis et la Russie. Il estime depuis longtemps que Vladimir Poutine doit être considéré comme un « partenaire » plus que comme un ennemi.
La socialiste Anne Hidalgo n’hésite pas à ranger Jean-Luc Mélenchon dans le même sac que les candidats d’extrême-droite quand il s’agit de sa position vis-à-vis de Vladimir Poutine : « Un Jean-Luc Mélenchon, qui depuis des mois et des mois, nous explique que [Vladimir] Poutine est la personne à suivre et la grandeur de la Russie… Bien sûr, j’ai beaucoup d’admiration pour ce grand peuple, mais aucune pour [Vladimir] Poutine. »
Jean-Luc Mélenchon a condamné l’offensive russe, mais a aussi estimé jeudi 24 février au matin sur Franceinfo que « la coalition de l’Otan [s’était] mise elle-même dans [cette] situation ».
Ce qui fait bondir le candidat l’écologiste Yannick Jadot, comme l’a affirmé sa porte-parole, Delphine Batho : « Il reprend des arguments qui sont ceux de la propagande russe. Il a par exemple refusé de qualifier Poutine de dictateur, et il n’est jamais clair sur une question fondamentale, qui est celle de la défense de la démocratie. »
De leur côté, les Insoumis dénoncent une instrumentalisation politique de cette guerre, à l’image de la députée Clémentine Autain : « Au moment où ils sont engagés dans un naufrage politique, particulièrement Mme Hidalgo, elle pense que la super bonne idée c’est de taper sur son voisin Jean-Luc Mélenchon, en racontant y compris des mensonges. »
Jean-Luc Mélenchon se retrouve de fait sur la défensive alors qu’il a pris l’ascendant dans les sondages sur tous ses concurrents de gauche.
RFI