Au Gabon, Jean Rémy Yama, président de Dynamique unitaire, la plus grande coalition syndicale du pays, est toujours en détention.
Arrêté dimanche 27 février, il a été interrogé dans les bureaux des renseignements militaires avant d’être emprisonné. Il est accusé d’abus de confiance dans une affaire de construction de logements pour enseignants. Quatre d’entre eux ont porté plainte contre lui alors qu’il gérait la société immobilière, la SCI Serpentin, en charge du projet.
Vendredi 4 mars, le syndicat des enseignants (SNEC) que Jean Rémy Yama préside, lui a apporté son soutien par la voix de sa vice-présidente, Nathalie Sima Eyi : « Le SNEC condamne et dénonce l’arrestation arbitraire et l’incarcération de son président Jean Rémy Yama. Que le renseignement militaire puisse s’intéresser à une affaire de droit commun a déjà de quoi surprendre. Avant d’être déféré à la prison centrale, il a bénéficié d’une garantie de représentation d’un grand nombre de citoyens gabonais. Voici autant d’éléments qui, pour nous, auraient milité pour une liberté provisoire. »
« Acharnement »
« Nous pouvons comprendre l’impatience et l’agacement des collègues ne pouvant pas intégrer les logements sollicités mais ce que le SNEC dénonce, c’est cet acharnement sur la personne de Jean Rémy Yama, dit encore Nathalie Sima Eyi . C’est à la SCI normalement qu’il faut pouvoir porter plainte. Or là, le sentiment que nous avons, c’est beaucoup plus la personne de Jean Rémy Yama qui semble cristalliser les différentes plaintes à l’endroit de la SCI Serpentin. Nous avons des raisons de douter quelque peu de la sincérité des procédures. Aucune preuve de malversations financières directes n’a été jusqu’ici prouvée. Les investissements qui ont été faits sur les différents lotissements sont avérés. Nous sommes confiants quant à sa liberté prochaine. »
D’autres organisations, notamment politiques, ont réagi à l’incarcération de Jean Rémy Yama. Vendredi 4 mars, à l’issue d’un Conseil exécutif, le Rassemblement pour la patrie et la modernité a dénoncé son emprisonnement et exigé sa libération sans condition. Le parti d’opposition dénonce cette « énième arrestation arbitraire contre un leader syndical totalement dévoué à la défense des travailleurs ».
RFI