Un ancien chef de milice centrafricain accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité a comparu mardi pour la première fois devant la Cour pénale internationale.
Maxime Mokom, ancien chef d’un groupe armé anti-Balaka, a comparu pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis en RCA en 2013 et 2014.
Mokom, 43 ans, était le chef des milices d’autodéfense autoproclamées créées en 2013 en réaction à la prise de contrôle de Bangui par la Séléka, une coalition de groupes armés majoritairement composée de musulmans opposés à l’ancien président François Bozizé.
Mokom, qui a été remis lundi par le Tchad à la CPI à La Haye, a confirmé en français son identité et dit avoir été informé des crimes dont il est accusé.
Il est soupçonné, entre autres, de meurtre, d’extermination, de déportation ou de transfert forcé de personnes, d’emprisonnement, de torture, de persécution, de traitements cruels et de mutilation.
Son avocat a déclaré que Mokom avait été maltraité lors de son transfert par les autorités tchadiennes, alléguant qu’il n’avait été nourri que de pain moisi et de sardines, qu’il n’avait pas de lit et « pratiquement un pot de chambre » pour se soulager.
« Alors avant (le procureur de la CPI) M. Khan applaudit avec vigueur le Tchad pour sa coopération suffisante, peut-être voudra-t-il s’assurer la prochaine fois que l’article 59 du statut de Rome a été respecté », a déclaré l’avocat Nicholas Kaufman, faisant référence au texte fondateur de la cour. .
Les audiences au cours desquelles les charges seront confirmées ont été fixées au 31 janvier 2023.
Selon la CPI, les violences de la Séléka et des anti-balaka en RCA auraient fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Deux anciens chefs de guerre centrafricains, Patrice-Edouard Ngaissona et Alfred Yekatom, qui dirigeaient des milices anti-Balaka, sont actuellement jugés à la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le procès de Mahamat Said Abdel Kani, un commandant présumé de la Séléka, également accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, s’ouvrira en septembre.