Les partisans et les membres d’un comité qui honore la mémoire de Thomas Sankara, leader révolutionnaire du Burkina Faso, se sont réunis devant le monument érigé sur le lieu de son assassinat en 1987 à la suite d’un procès militaire qui a condamné plusieurs accusés, dont l’ex-président Blaise Compaoré, à la perpétuité en prison.
« Ça restitue quelque chose au niveau mondial et je pense que tout le peuple du Burkina Faso doit être fier. Fier parce que nous avons une justice compétente qui est capable 35 ans plus tard, avec 20 000 pages, de parler la justice, de parler le droit » » a déclaré Pierre Ouedraogo, président du Comité mémorial international Thomas Sankara.
L’ancien président a été jugé par contumace.
Blaise Compaoré vit en exil en Côte d’Ivoire après avoir été renversé par des manifestations publiques en 2014.
L’officier accusé d’avoir dirigé le commando, Hyacinthe Kafando, est en fuite depuis 2016, et a également été jugé par contumace.
« Grâce à l’insurrection, ce procès a pu avoir lieu. Chaque nuage a un côté positif. Car si ce procès se tenait sous le régime de Blaise (Compaoré), où tout était en sa faveur, où tout était sous contrôle, peut-être aurions-nous avoir eu un procès manipulé et nous, les victimes, aurions peut-être été humiliées », a ajouté Germaine Pitroipa, une proche d’une des victimes.
L’ancien ministre du commerce, Harouna Kaboré, est satisfait du résultat.
« Dans le cas de Thomas Sankara et de ses compagnons, la justice nous permettra de faire un pas en avant dans la connaissance de la vérité et de la justice », a-t-il déclaré.
Le procès de six mois a été suivi avec avidité par de nombreuses personnes dans le pays, pour qui la mort sanglante de Sankara reste une tache sombre sur l’histoire du pays.