Le président déchu de la Guinée, Alpha Condé, est « enfin libre » et peut recevoir des visiteurs, a déclaré la junte qui l’a renversé.
Condé est devenu le premier président démocratiquement élu de la Guinée en 2010, mais cet homme de 84 ans a été renversé par des officiers de l’armée l’année dernière et remplacé par le colonel Mamady Doumbouya.
Il a été autorisé à se rendre aux Émirats arabes unis pour des soins médicaux en janvier, revenant en Guinée le 10 avril.
Son parti, le Rassemblement du peuple guinéen (RPG) a déclaré qu’il n’était pas vraiment libre avant ou après son voyage, et a réclamé sa « liberté totale et inconditionnelle ».
Pour appuyer son appel, le RPG a suspendu sa participation à une conférence de réconciliation nationale organisée par la junte pour protester contre sa détention.
Un communiqué de la junte publié vendredi soir indique que Doumbouya « informe l’opinion nationale et internationale que l’ancien président de la république est enfin libre ».
« Tout en continuant à bénéficier d’une protection adéquate, il peut recevoir à sa demande les membres de sa famille biologique et politique, ses amis et ses proches », précise-t-il.
Le communiqué indique que Condé restera dans la maison de sa femme à Conakry, la capitale, jusqu’à ce que sa propre maison privée soit construite dans la banlieue de Kipe.
« La dignité et l’intégralité du professeur Alpha Condé seront toujours préservées », indique le communiqué.
Le coup d’État a fait suite à de vives protestations contre la candidature réussie de Condé pour un troisième mandat, ce qui, selon les critiques, a enfreint la constitution.
Doumbouya, qui a prêté serment en tant que président par intérim, a promis de rétablir le régime civil, mais a résisté à la pression internationale pour s’engager à une date.