Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « investir pleinement » pour aider le Niger appauvri à combattre les insurgés djihadistes qui menacent le gouvernement à Niamey et dans les pays voisins.
« Aujourd’hui, je crois, au vu des performances remarquables de l’armée nigérienne, que la communauté internationale doit investir pleinement pour renforcer la capacité de l’armée nigérienne », a déclaré António Guterres, aux côtés du président de la nation sahélienne Mohamed Bazoum.
L’équipement et la formation sont nécessaires, a déclaré António Guterres.
« Le Niger ne peut pas faire face seul à tous ces multiples défis », a-t-il ajouté, citant de grandes organisations telles que l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui sont des acteurs clés pour la paix et le développement dans la région.
António Guterres a toutefois reconnu que le G5-Sahel, qui réunit la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, « a été affaibli par les coups d’Etat qui ont eu lieu chez certains de vos voisins », faisant référence au Mali et au Burkina Faso en les deux dernières années.
« Alors que les attaques terroristes continuent d’augmenter au Sahel et de se propager aux États du golfe de Guinée, la communauté internationale doit comprendre qu’il ne s’agit plus seulement d’une question régionale africaine, mais bien d’une menace mondiale », a déclaré le chef de l’ONU.
« La paix, la stabilité du Niger, de tout le Sahel, représentent une priorité absolue pour les Nations Unies. »
Plusieurs pays occidentaux soutiennent le Niger dans sa lutte contre les groupes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, notamment la France et les États-Unis, qui disposent de bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez au nord.
Les députés nigériens ont voté le 22 avril en faveur de l’autorisation du déploiement de nouvelles forces étrangères combattant les djihadistes.
António Guterres a appelé dimanche lors d’une visite à Dakar les juntes militaires du Burkina Faso, de Guinée et du Mali à rendre le pouvoir aux civils dès que possible.
Il se rendra mardi à Ouallam, au nord de la capitale nigérienne, pour rencontrer des personnes déplacées et des réfugiés qui ont fui les violences.
Guterres se rendra ensuite au Nigeria lors de la dernière étape de sa tournée en Afrique de l’Ouest.