Le Cameroun a célébré vendredi le 50e anniversaire de sa fête de l’unité. Le dernier défilé a eu lieu en 2019. Lors d’une rare apparition publique, le chef de l’État Paul Biya, âgé de 89 ans, a présidé le défilé civil et militaire.
Si sa présence a été confirmée il y a deux semaines, des rumeurs persistantes selon lesquelles il était très affaibli voire mourant dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux l’ont rendu incertain. Six jours avant, la présidence avait annoncé qu’il se rendait en Europe pour un mystérieux « court séjour privé ».
Officiers et écoliers ont défilé en tenant des drapeaux et des banderoles sur lesquels on pouvait lire : Soutenons tous un Cameroun fort et attaché à son unité nationale.
Il y a un demi-siècle, le Southern Cameroons britannique et le Cameroun français se sont réunis pour former la République-Unie du Cameroun ; et les célébrations de cette année étaient placées sous le thème « Forces de défense et de sécurité au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale ».
Une guerre oubliée
Malgré les célébrations du boulevard du 20 mai à Yaoundé, l’unité nationale se fragilise. Un conflit sévit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2017. Les autorités mènent une guerre contre les groupes sécessionnistes autoproclamés. Les deux parties ont été accusées d’atrocités dans les combats, qui ont fait plus de 6 000 morts selon l’International Crisis Group (ICG).
Environ 70 000 Camerounais ont fui pour sauver leur vie au Nigeria voisin.