Le président tunisien Kaïs Saïed a décidé de révoquer 57 juges pour leur implication dans des affaires liées à la corruption financière et à la dissimulation d’affaires terroristes.
La décision a été officialisée peu avant minuit dans la nuit de mercredi à jeudi par un décret présidentiel paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) en date du 1er juin 2022.
Parmi les magistrats limogés figurent notamment Youssef Bouzakher, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), dissout par le président Saïed en février dernier, outre l’ancien procureur de la République, Béchir Akremi, l’ancien premier président de la Cour de cassation, Taieb Rached, et l’ancien substitut du procureur de la République et ancien porte-parole du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Sofien Sliti.
D’après le décret présidentiel, cette décision est irrévocable à moins de l’obtention d’un jugement définitif favorable auprès de la justice pénale.
La jeune magistrate Ikram Mokdad, arrêtée en 2021 alors qu’elle transportait une somme de 500.000 euros en liquide dans son véhicule, est également concernée.
Mercredi soir, lors d’un conseil ministériel, le chef d’Etat tunisien a expliqué que les accusations portées contre les juges concernaient l’entrave au déroulement des enquêtes dans 6.268 affaires terroristes en plus de soupçons d’abus de pouvoir et de partialité.
Dans son discours diffusé par la présidence de la République, M. Saïed a souligné que « le devoir sacré nous motivait à prendre cette décision historique afin de préserver la paix sociale et l’Etat (…) J’ai eu la conviction que l’assainissement du pays ne pourrait se concrétiser sans une purification complète du système judiciaire ».