De plus en plus d’étudiants dans les écoles, collèges et universités du Bénin délaissent leur cursus pour aller s’inscrire dans les ateliers d’apprentissage en vue de s’assurer une insertion professionnelle à la fin de leur formation, a-t-on constaté à Cotonou.
« J’ai tout simplement abandonné les bancs de la classe (…) pour aller m’inscrire dans un salon de coiffure pour m’assurer que, dans deux ans au plus tard, je serai insérée dans la vie professionnelle », a confié à Xinhua Marguerite Tossou. Pour sa part, Firmin Assogbadjo, nanti d’une licence en sciences économiques à l’Université d’Abomey Calavi, a lui aussi préféré s’adonner à l’élevage d’aulacode, un gros rongeur, dans une ferme située à Glo, à environ une quarantaine de kilomètres au nord de Cotonou.
Une baisse des taux d’inscription aux différents examens nationaux, notamment du certificat d’étude primaire (CEP), du brevet d’étude du premier cycle (BEPC) et enfin du baccalauréat, a été constatée. Pour les examens de cette année, le nombre de candidats inscrits à l’examen du CEP a baissé de 6,36% par rapport à 2021, de 17,96% au BEPC et de 6,68% au baccalauréat.
Pour le ministre des Enseignements maternel et primaire, Karimou Salimane, « cette baisse qui devient récurrente ne saurait s’expliquer, encore moins se justifier, en raison des investissements lourds que l’Etat et ses partenaires déploient depuis plusieurs années pour maintenir tous les enfants à l’école ».
Dans le même temps, son collègue des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle, Kouaro Yves Chabi, pense que cette baisse du pourcentage des inscrits au BEPC « n’a absolument aucun lien de causalité avec une quelconque déperdition scolaire ».