Les dirigeants du bloc régional qui se penchaient jeudi sur la situation au Mali ont jugé « grave » la situation trois jours après le coup d’Etat qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Les chefs d’Etat nigériens, burkinabé et de la Côte d’Ivoire, condamnent le coup d’Etat au Mali. C’était au cours du sommet extraordinaire sur la situation au Mali « L’ancien président du Mali est toujours aux mains des militaires putschistes.
« Nous avons devant nous une situation grave dont les conséquences sécuritaires sur notre région et sur le Mali sont évidentes », a déclaré le président en exercice de la CEDEAO, le nigérien Mahamadou Issoufou. Il a demandé à ses pairs d' »examiner les différentes mesures (…) dans la perspective d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».
Quelques résolutions
A la fin de la conférence la CEDEAO a exigé le retour à l’ordre constitutionnel. « Nous demandons le rétablissement du président Ibrahim Boubacar Keita en tant que président de la République » du Mali, a déclaré le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou qui assure la présidence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à la fin de ce sommet virtuel.
« Le Mali est dans une situation critique, avec des risques graves qu’un affaissement de l’Etat et des institutions n’entraîne des revers dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, avec toutes les conséquences pour l’ensemble de notre communauté ».
« C’est dire que ce pays a plus que jamais besoin de notre solidarité », a poursuivi le président nigérien, rappelant aux putschistes « leur responsabilité sur la sûreté et la sécurité du président Ibrahim Boubacar Keita et des officiels arrêtés ». La CEDEAO a aussi réaffirmé et maintenu ses sanctions contre le Mali notamment le blocus financier et économique ainsi que la fermeture des frontières.
« Seul les produits de premières nécessités, le carburant et l’électricité » ne sont pas concernés par ce blocus « pour des raisons humanitaires » a indiqué Alpha Barry, ministre burkinabé des affaires étrangères. L’organisation a aussi décidé d’envoyer au Mali une mission urgente qui sera conduite par l’ancien président du Nigeria Goodluck Jonathan.
Les présidents ouest-africains tous unanimes
Le président Muhammadu Buhari a indiqué que « les événements du Mali constituent un grand revers pour la diplomatie régionale, avec de graves conséquences pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest ». « Il est temps que l' »autorité » anticonstitutionnelle du Mali [la junte militaire] agisse de manière responsable et assure le rétablissement de l’ordre constitutionnel, de la paix et de la stabilité », a-t-il tweeté.
Il a réaffirmé que le Nigeria soutient fermement les efforts du président de la CEDEAO, le président Mahamadou Issoufou, en faveur de consultations régionales et continentales plus larges avec la CEDEAO, l’UA et l’ONU, et de l’adoption de mesures fortes pour apporter une solution rapide à la situation.
Pour le président du Sénégal, Macky Sall, il y a également urgence à agir pour restaurer l’ordre constitutionnel au Mali, pays où le coup d’Etat constitue une violation du protocole de la CEDEAO. Quant au président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, il a indiqué qu’un retour à l’ordre constitutionnel est vivement souhaité pour le Mali.